Page:Bacon - Œuvres, tome 3.djvu/395

Cette page n’a pas encore été corrigée

la plus noble de toutes les professions ; qu’elle y attache les plus grands honneurs : car ce que nous avons dit jusqu’ici ne regarde encore que la simple disposition à l’égard des armes. Mais au fond que serviroit cette disposition, si l’on ne s’appliquoit jamais à la chose même, pour la réduire en acte ? Romulus, à ce qu’on rapporte, ou comme on le feint, légua, en mourant, à ses concitoyens le conseil de cultiver, avant tout, l’art militaire, leur assurant que, par ce moyen, leur ville s’éleveroit au-dessus de toutes les autres, et deviendroit la capitale de l’univers.

Toute la structure de l’empire des Spartiates (disposition qui n’étoit pas des plus prudentes, mais qui supposoit du moins un certain soin tendant à ce but), étoit organisée à cette fin de les rendre belliqueux. Les Macédoniens et les Perses eurent les mêmes institutions, mais avec moins de constance et de durée. Il fut aussi un temps où les Bretons, les Gaulois, les Germains, les Goths,