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voyons que, lorsqu’une faute ayant été commise, l’auteur est encore inconnu, tout le monde est excessivement irrité et l’on fait grand bruit. Que si l’on vient à découvrir que le coupable est, ou un fils, ou une épouse, ou quelqu’autre personne aussi chère, à l’instant tout ce bruit cesse, et l’on ne dit mot. C’est ce qui nous arrive aussi lorsque quelque disgrâce méritée nous met dans la nécessité d’en rejeter la faute sur nous-mêmes ; et ce qu’on observe sur-tout dans les femmes, lorsque, contre l’avis de leurs parens ou de leurs amis, elles ont pris quelque parti qui ne leur réussit point ; quelque disgrâce qui en soit la suite elles la dissimulent avec le plus grand soin[1].

  1. Sur-tout celles qui dans le choix d’un époux, s’en sont plus rapportées à elles-mêmes qu’à leurs parens et à leurs amis. Cet époux ensuite a beau être un tyran, elles endurent sa tyrannie avec une patience admirable afin qu’on n’ait jamais la démonstration de la sottise qu’elles ont faite, et ce