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voir par ces taxes de la basse Allemagne, qui portent le nom d’Excises, et jusqu’à un certain point aussi par ce que les Anglois qualifient de subsides. Car il est bon d’observer que nous parlons ici de la disposition des âmes dans les sujets, et non de leurs fortunes. Or, quand les taxes établies par le consentement de la nation et celles qui se lèvent à l’ordre d’un maître, seroient la même chose, quant à l’effet d’épuiser les fortunes, elles ne laisseroient pas d’affecter les âmes bien différemment. Ainsi qu’on établisse comme principe, qu’un peuple accablé d’impôts est inhabile au commandement.

4. Mais une attention que doivent avoir les royaumes et les états qui aspirent à s’agrandir, c’est de prendre garde que les nobles, les patriciens, et ce que nous appelons les gentils-hommes, ne se multiplient excessivement ; l’effet de cette multiplication excessive est que le peuple du royaume devient vil et abject, et n’est presque plus composé que d’escla-