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des nations courageuses et martiales, sachent qu’ils ont assez de force, pourvu qu’ils paient de leurs personnes. Quant à ce qui regarde les troupes mercenaires ; remède qu’on emploie ordinairement, lorsqu’on manque de troupes natives, tout est plein d’exemples qui montrent clairement que tout état qui s’appuie sur une telle ressource, pourra peut-être, en étendant ses aîles, déborder un peu son nid ; mais les plumes lui tomberont peu après.

3. La bénédiction de Judas et celle d’Issachar ne se trouvent jamais ensemble dans une même nation ; je veux dire que jamais tribu, ou nation, ne sera toutà-la-fois et le lionceau et l’âne qui succombe sous sa charge. Car un peuple accablé d’impôts qui soit en même temps courageux et guerrier, c’est ce qu’on ne verra jamais. La vérité est que les contributions établies parle vœu général, abattent moins les âmes, et découragent moins les peuples que celles qu’impose le pouvoir arbitraire. C’est ce qu’il est aisé de