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dans le triste état où elles sont, ce seroit alors véritablement que vous auriez d’autant plus lieu de vous décourager, que vous n’auriez pas même l’espoir d’un mieux. Mais, attendu que ce sont vos propres fautes qui ont causé tous vos malheurs, soyez donc pleins de confiance, et espérez qu’en les réparant, vous recouvrerez cet état dont vous êtes déchus. De même Épictète, parlant des différens degrés de tranquillité d’âme, assigne le dernier rang à ceux qui accusent les autres ; place immédiatement après, ceux qui s’accusent eux-mêmes ; et met au premier rang, ceux qui n’accusent ni eux-mêmes ni les autres. En second lieu, ce sophisme trompe à cause de l’orgueil inné dans le cœur humain ; orgueil tel qu’il est difficile d’amener les hommes à reconnoître leurs propres fautes. Et c’est pour s’épargner la honte d’un tel aveu, que ces maux où ils sont tombés par leur faute, sont quelquefois ceux qu’ils endurent avec le plus de patience. En effet de même que nous