Page:Bacon - Œuvres, tome 3.djvu/379

Cette page n’a pas encore été corrigée

dans la faveur des princes, ou pour se donner la vogue parmi la multitude, sinon celui d’un certain talent de joueur de flûte, attendu que ce sont là plutôt de ces choses qui plaisent pour le moment, et qui font honneur aux artistes mêmes, que des moyens vraiment utiles et propres pour augmenter l’étendue et la puissance des états dont ils sont les ministres. Nul doute qu’on ne rencontre encore d’autres hommes d’état, d’autres conseillers estimables d’ailleurs, bien au niveau des affaires, très capables de les gérer avec dextérité, et de garantir un état de tout inconvénient notable de toute catastrophe manifeste ; mais qui sont bien loin de posséder cet art d’élever et d’agrandir les états.

Mais enfin, quels que puissent être les ouvriers, jetons les yeux sur l’œuvre même, et tâchons de voir en quoi consiste la véritable grandeur des royaumes et des républiques, et par quels moyens on peut arriver à ce but : sujet si important, que les princes en devroient être perpétuel-