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nous ne demeurerons pas trop longtemps attachés à une même affaire ; nous nous ferons une réputation d’hommes modérés ; nous choquerons moins de gens ; enfin on nous estimera heureux, en voyant que telles choses qui peut-être seroient arrivées d’elles-mêmes, paroitront un fruit de notre industrie.

Le troisième précepte semble contredire quelque peu celui dont nous venons de parler ; mais, bien entendu, il n’y paroîtra rien moins qu’opposé : ce précepte est qu’il ne faut pas toujours attendre les occasions, mais quelquefois les provoquer et les amener. C’est ce que fait aussi entendre Démosthènes, en usant d’une sorte de langage magnifique. De même, dit-il, qu’il est reçu que c’est au général de commander l’armée, un homme intelligent commande aux choses mêmes ; de manière qu’il est toujours maître de faire ce qu’il juge à propos, sans être jamais réduit à ne faire que suivre le cours des événemens. En effet si nous y faisons bien attention, parmi les