Page:Bacon - Œuvres, tome 3.djvu/353

Cette page n’a pas encore été corrigée

fortune, et prompt à la suivre dans toutes ses révolutions. Voilà donc ce que nous avions à dire sur les deux préceptes sommaires, relatifs à l’art de bâtir sa fortune. Quant aux préceptes de détail, ils ne sont pas en petit nombre ; mais nous nous contenterons d’en choisir quelques’uns qui devront suffire à titre d’exemples.

Le premier précepte que doit suivre l’artisan de sa fortune, c’est d’avoir toujours, l’équerre à la main, et de l’appliquer par-tout avec adresse ; je veux dire qu’il ne doit apprécier toutes choses et les estimer, qu’en raison du plus ou moins d’influence qu’elles peuvent avoir sur sa fortune. Et ce n’est pas ici un soin qu’il faille prendre quelquefois en passant, mais c’est une attention qu’il faut avoir à chaque instant ; car une chose non moins vraie qu’étonnante, c’est qu’on rencontre des gens de telle nature, que la partie logique de leur âme (s’il est permis de s’exprimer ainsi) est excellente, tandis que la partie mathématique ne vaut rien du tout. Je veux dire qu’ils voient