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les avares ; mais en la transportant du désir de retenir son bien au désir de rester maître de ses résolutions. Car, si l’avare ne veut pas jouir, c’est de peur de diminuer sa somme ; et de même, si cette espèce de sceptique dont nous parlons ne veut rien exécuter, et ne se décide point, c’est afin de rester maître de sa volonté. Le sophisme trompe, en second lieu, parce que la nécessité même et ce caractère décidé qui fait dire, le dez est jeté, aiguillonne le courage, comme le pensoit celui qui a dit : égaux à vos ennemis à tout autre égard, vous avez de plus la nécessité qui vous rend supérieurs.

Sophisme.

VIII. Toute disgrâce qu’on s’attire par sa faute est plus grande que celle qui vient de la faute d’autrui.

La raison de cette maxime est que le repentir double notre malheur ; au lieu que, lorsqu’on peut se dire à soi-même qu’on n’est pas malheureux par sa faute, cela seul est un grand sujet de consola-