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que dissimulé si nous en croyons ce que Cicéron dit de lui : que non-seulement il ne trouvoit pas mauvais, mais même qu’il souhaitoit en quelque manière, qu’on le qualifiât de tyran, comme il l’étoit en effet. Nous voyons aussi, dans une lettre de Cicéron à Atticus, combien peu César-Auguste prit la peine de dissimuler ; à son entrée même dans les affaires, et dans le temps où il faisoit encore les délices du Sénat, il avoit coutume d’employer, dans ses harangues au peuple, cette espèce de serment et de formule : puissé-je, en me conduisant ainsi m’élever aux honneurs dont a joui mon père ! qu’étoit ce que cela, sinon la tyrannie même ? Il est vrai que, pour adoucir un peu l’odieux attaché à un tel langage, il étendoit les bras vers la statue de Jules-César, qui étoit placée dans la tribune aux harangues. Toutes ces hardiesses-là, les Romains ne faisoient qu’en rire : Qu’est-ce que ceci ? quel jeune homme, se disoient-ils les uns aux autres ? Or tous ces personnages que nous