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tendues, tant sur les choses que sur les personnes, soient en état de nous instruire de tout. Mais il faut sur-tout tâcher d’avoir sous sa main, pour chaque genre d’affaires et de personnes, un homme qui puisse nous donner, sur chaque point en particulier, des instructions certaines et solides. Le second est de garder un juste tempérament, de tenir une sorte de prudent milieu entre ces deux extrêmes, parler trop librement et parler trop peu, en prenant plus souvent le parti de parler librement ; mais en sachant toutefois se taire dès qu’il le faut. Car l’avantage d’une certaine liberté à parler, est d’agacer les autres et de les exciter à user avec nous de la même liberté, et de nous instruire par ce moyen de mille choses que sans cela nous n’aurions jamais sues. Mais le silence fréquent nous procure une certaine confiance ; il fait que les hommes aiment à nous communiquer leurs secrets et à les déposer, pour ainsi dire, dans notre sein. Le troisième est de tâcher d’acqué-