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traînés par le tourbillon des affaires, que lorsqu’ils sont revenus à leur naturel[1]. Or, toutes ces connoissances détaillées, tant sur les personnes que sur les actions, sont comme la mineure de tout syllogisme actif[2] ; car il n’est point d’observation ou de principe (ce qui est la matière première des majeures politiques), dont la vérité ou l’exactitude puisse, lorque la mineure est fausse, servir à établir solidement la conclusion[3].

  1. Dans le premier cas, ils sont sur le théâtre ; et dans le second, ils ne sont qu’au parterre ; c’est-à-dire que dans le premier cas, ils sont regardés, et que dans le dernier, ils regardont ; ce qui est bien différent.
  2. Les praticiens n’ont pas assez de principes, ou des principes assez fixes, et les théoriciens manquent d’expérience. Ainsi la majeure étant d’un côté, et la mineure de l’autre, le syllogisme ne se complète jamais.
  3. Parce qu’il est impossible de bien faire, avec une seule main, un ouvrage qui en demande deux : et c’est en quoi consiste l’avantage de celui qui attaque un raisonnement sur celui qui l’établit ;