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art de bâtir sa fortune, si les lettres y attachent quelque admiration, quelque estime, c’est tout au plus comme à une occupation du dernier ordre. En effet, notre fortune propre et particulière, considérée comme un don de Dieu, accordé seulement pour n’être qu’à soi, un tel don ne seroit en aucune manière une rétribution digne de nous. Il se trouve même assez souvent des personnages distingués qui renoncent volontairement à leur propre fortune, pour s’occuper d’objets plus sublimes. Cependant la fortune, en tant qu’elle peut être un instrument de vertu, un moyen pour bien faire, mérite à ce titre, de faire le sujet d’une spéculation, d’une science.

À cette science appartiennent différens genres de préceptes : les uns sommaires ; les autres plus diversifiés et plus détaillés. Les préceptes sommaires ont pour objet la connoissance exacte des autres et de soi-même. Le premier précepte que nous prescrirons, et c’est le pivot sur lequel roule toute la connois-