Page:Bacon - Œuvres, tome 3.djvu/310

Cette page n’a pas encore été corrigée

sérieuse que celle de devenir un homme vraiment moral. Mais d’ailleurs le dessein de traiter cette science importe fort aux lettres ; il importe, pour leur donner tout-à-la-fois du relief et du poids. Car d’abord il importe sur-tout à l’honneur des lettres que ces grands praticiens sachent une fois que la science ne ressemble point du tout à tel petit oiseau, comme l’alouette, qui s’élève très haut, se délectant dans son ramage et s’en tenant là ; mais que plutôt, semblable à l’épervier, elle sait tout-à-la-fois et prendre l’essor le plus élevé, et quelquefois aussi, lorsqu’il lui plaît, s’abattre tout-à-coup et fondre sur sa proie. De plus, cela même importe au dessein de perfectionner les lettres, parce que la vraie règle d’une recherche convenable est qu’il ne se trouve, dans le globe matériel, rien qui n’ait son analogue, son parallèle dans le globe de crystal, ou dans l’entendement ; c’est-à-dire, qu’il n’y ait, dans la pratique, aucune partie qui n’ait aussi sa théorie, sa science qui en traite ; et cet