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l’on n’en fait que trop d’usage mais parce qu’elle l’est dans les livres. C’est pourquoi nous allons, suivant notre coutume, donner une énumération des principaux points de cette doctrine, comme nous l’avons fait pour la précédente. Nous la désignerons sous ce nom : l’artisan de sa fortune ; ou par cet autre que nous lui avons déjà donné : doctrine sur l’art de s’avancer dans le monde.

Or, au premier coup d’œil, ne paroîtrons-nous pas entreprendre de traiter un sujet tout-à-fait nouveau et extraordinaire en prétendant apprendre ainsi aux hommes à devenir eux-mêmes les artisans de leur fortune ? C’est pourtant une science que chacun ne demande pas mieux que d’apprendre, jusqu’à ce qu’il en ait bien senti les difficultés ; car les règles à observer pour faire fortune, ne sont ni moins importantes, ni en moindre nombre, ni moins difficiles, que les préceptes à suivre pour devenir vertueux ; et l’entreprise de devenir un vrai politique, n’est pas moins difficile ni moins