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tôt comme des éperons pour éveiller l’industrie, que comme des étriers pour servir d’appui à l’insolence ; si elles ont plutôt pour but de donner aux hommes de la vigueur et de la constance dans leurs résolutions, que de leur inspirer de l’arrogance et de la jactance, elles peuvent passer pour utiles et salutaires, et nul doute que prises en ce sens, elles n’aient occupé quelque place dans l’âme des personnages magnanimes ; et cela au point que, dans certaines occasions, ils avoient peine à dissimuler leur pensée à cet égard. C’est ainsi que nous voyons César-Auguste qui, comparé à son grand-oncle, paroîtra plutôt différent qu’inférieur, mais qui certainement étoit plus modéré ; que nous le voyons, dis-je à l’article de la mort, priant ses amis de lui applaudir dès qu’il auroit expiré ; comme se disant à lui même qu’il avoit très bien joué son rôle sur le théâtre de cette vie. Or, cette partie de la doctrine doit aussi être rangée parmi les choses à suppléer ; non qu’elle soit omise dans la pratique, où