secrètes pensées, qu’au moment où il laissa échapper un mot semblable. Un aruspice lui rapportant que les entrailles ne s’étoient pas trouvées bonnes, il dit à demi-voix : elles le seront quand je le voudrai ; parole qui précéda de très peu sa catastrophe. Mais cette excessive con » fiance, outre qu’elle a je ne sais quoi d’impie, a aussi toujours de funestes conséquences. C’est pourquoi les personnages vraiment grands, vraiment sages, ont cru devoir plutôt attribuer leurs heureux succès à leur fortune, qu’à leur vertu et à leur habileté. Sylla, par exemple, se qualifioit d’heureux et non de grand ; et César parla plus sagement lorsqu’il dit à ce pilote : tu portes César et sa fortune.
Cependant ces sentences : chacun est l’artisan de sa propre fortune ; le sage, maîtrisera les astres même ; il n’est point de route inaccessible à la vertu ; ces sentences, dis-je, et autres semblables, si, par la manière de les entendre et de les employer, on les regarde plu-