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d’usage, terminoit chaque article par cette conclusion : or, remarquez bien, Athéniens, qu’en ceci la fortune n’a eu aucune part. Mais il arriva qu’ensuite aucune de ses entreprises ne lui réussit. De telles expressions ont trop d’enflure, et sentent son homme trop plein de lui-même. C’est à cette même présomption que se rapportent ces paroles qu’Ézéchiel prête à Pharaon : tu dis : ce fleuve est à moi ; c’est moi, moi qui me suis fait moi-même ce que je suis ; ainsi que ces mots du prophète Habacuc : ils triomphent et sacrifient à leurs retz ; ou encore ce passage du poëte parlant de Mézence qui se piquoit de mépriser les dieux :

Mon dieu, c’est cette main et ce trait que je lance,
C’est le seul dont je veuille implorer la puissance.

Enfin jamais, à ma connoissance, Jules César ne laissa plus sensiblement percer cet orgueil qui se cachoit dans ses plus