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méthode beaucoup plus utile dans la pratique, de faire militer la dissertation sous l’exemple, que de faire marcher d’abord la dissertation et d’y joindre ensuite l’exemple. Et il ne s’agit pas ici simplement de l’ordre, mais du fond même du sujet. Car lorsqu’on expose d’abord l’exemple comme base de la dissertation, on le présente ordinairement avec tout l’appareil de ses circonstances, lesquelles peuvent quelquefois rectifier la dissertation, et quelquefois aussi la suppléer. On

    complication dans les causes qu’il ne s’y en trouve réellement ; on nous y donne des abstractions pour des réalités : mais lorsque, sortant de ces livres, on entre dans le monde, on trouve que ce qu’on croyoit si simple, est beaucoup plus composé qu’on ne l’avoit pensé et il faut alors qu’on recommence comme on auroit dû commencer, c’est-à-dire, en étudiant les individus un à un. Le vrai tableau de la vie humaine, c’est l’histoire détaillée de tels et tels individus. Les principes, les sentences, ne sont que la table, le sommaire de cette histoire ; et pour bien entendre l’abrégé, il faut avoir lu le livre même.