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sujet. Mais des éloges excessifs, bruyans et donnés à contre-temps, ne servent de rien. Il y a plus : suivant le sens de la parabole, ils sont très nuisibles ; car, 1°. ils décèlent l’intention de ceux qui les donnent ; ils semblent dictés par une excessive prévention en leur faveur, ou affectés à dessein pour séduire les personnes qu’on loue, par des éloges peu mérités, plutôt que pour les faire valoir, en faisant ressortir leurs qualités réelles. En second lieu, un éloge sobre et modéré, invite les auditeurs à y ajouter quelque chose du leur ; au lieu que les éloges prodigués et excessifs excitent ceux qui les entendent à en retrancher quelque chose. En troisième lieu (et ce qui est ici le principal point), on réveille l’envie contre celui qu’on loue excessivement ; attendu que tous ces éloges trop marqués, semblent avoir pour but d’humilier ceux des auditeurs qui n’en méritent pas moins[1].

  1. Il est des personnes qui ont l’adresse de ne