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En effet, il arrive presque toujours que ces gens qui bavardent tant, qui se vantent sans cesse, qui font beaucoup de promesses, manquent de tout, et qu’ils ne tirent aucun fruit de tous ces discours. Rarement ils sont actifs et industrieux : ils se nourrissent, ils dînent de ces discours, et se paissent, pour ainsi dire, de vent. On peut dire, d’après un poëte, que celui qui sait se taire, a de la fermeté. Un homme qui sent que sa besogne avance, s’applaudit à lui-même et se tait. Mais celui qui ne peut se dissimuler qu’il n’aspire qu’à un vain bruit de réputation, se vante d’une infinité de choses ; il promet monts et merveilles[1].

Parabole.

29. Une censure franche et ouverte vaut mieux qu’une amitié qui se cache.

Explication.

La parabole relève cette mollesse de

  1. Les beaux discours ne sont que le supplément des bonnes actions, et l’on apprend à bien dire, pour se dispenser de bien faire.