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tif dans sa besogne ; cet homme-là se tiendra debout devant les rois, et il ne sera pas de ceux qu’on distinguera la moins.

Explication.

De toutes les qualités que les rois considèrent dans le choix de leurs serviteurs, et qu’ils y souhaitent le plus, celle qui leur est la plus agréable, c’est la célérité et une certaine promptitude à expédier les affaires. Quant aux hommes d’une prudence profonde, ils sont suspects aux rois ; ce sont pour eux des espèces d’inspecteurs ; ils craignent que ces esprits supérieurs n’abusent de leurs avantages pour les surprendre, les maîtriser et les tourner à leur fantaisie comme des machines. Les hommes populaires ne sont pas vus de meilleur œil ; ils offusquent les rois, parce qu’ils attirent sur eux-mêmes les regards du peuple. Les hommes courageux passent pour des brouillons ; l’on craint qu’ils n’osent plus qu’ils ne doivent. Les hommes pro-