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hommes s’occupent beaucoup plus du préambule et de l’entrée de leurs discours, que de l’issue. Ils méditent avec plus de soin leurs exordes et leurs avant-propos, que leurs péroraisons. Cependant ils devroient et ne pas négliger les premiers, et, portant encore plus leur attention sur les derniers, comme étant d’une toute autre importance, les tenir tout prêts et tout digérés, en considérant mûrement et prévoyant, autant qu’il est possible de quelle conclusion ils pourront user, et comment cette fin pourra servir à mûrir et à avancer leurs affaires ; et ce n’est pas tout : non-seulement il faut méditer avec soin ces épilogues et ces fins de discours, qui se rapportent aux affaires mêmes ; mais il faut de plus prendre peine à imaginer quelque propos, qu’on puisse jeter avec autant de dextérité que d’urbanité, au moment ou l’on prend congé. Deux conseillers que j’ai connus, deux hommes sans contredit du plus grand talent et d’une souveraine prudence, sur lesquels principalement por-