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et de tout-à-fait incompatible avec la vie contemplative. Quant à celle qui se rapporte à l’administration de la république, lorsque quelques-uns d’entr’eux sont placés au gouvernail, on peut dire qu’ils s’acquittent assez mal de leur emploi, mais rarement sont-ils placés si haut. Quant à la prudence dans les affaires (et c’est celle dont nous parlons ici), partie sur laquelle roule toute la vie humaine, nous n’avons pas un seul livre sur ce sujet, à moins qu’on ne donne ce nom à quelques avis sur la manière de se conduire ; ce qui forme tout au plus un ou deux petits recueils, qui ne répondent en aucune manière à l’étendue d’un si vaste sujet. En effet, si nous avions des livres sur ce sujet comme sur tant d’autres, je ne doute nullement que des savans, à l’aide de ces livres, et d’un petit nombre d’expériences, ne l’emportassent de beaucoup sur les hommes sans lettres, même instruits par une longue expérience, et qu’en tournant contre eux leurs propres armes, ils ne les frappassent de plus loin.