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et dans le dernier, sa propre liberté ; d’un autre côté, si l’on se pique trop de cette urbanité et de cette élégance de mœurs, ces petites attentions portées à l’excès, dégénèrent en une affectation ridicule et repoussante ; car, quoi de plus ridicule que de transporter le théâtre dans la vie ordinaire ! Je dirai plus : en supposant même qu’on ne donne pas dans cet excès vicieux, ces minuties consument trop de temps, et une âme qui s’abaisse à de pareils soins, ne peut que se dégrader. Aussi, de même que, dans les collèges, les jeunes-gens studieux, mais qui se prêtent trop au commerce de leurs égaux, reçoivent de leurs maîtres cet avertissement : les amis sont des voleurs de temps ; on peut dire de même que cette vigilance si pointilleuse à observer le décorum, dérobe beaucoup de temps à des méditations plus importantes. De plus, ceux qui se distinguent par cette urbanité, et qui semblent nés pour cela seulement, se complaisent dans ce frêle avantage, et aspirent rarement à