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en usant de cette licence propre à la pompeuse éloquence des païens, présente la vertu de Trajan, non comme une imitation, mais comme un modèle de la vertu divine, lorsqu’il dit : que les mortels ne dévoient plus adresser aux Dieux d’autre prière que celle-ci : qu’ils daignassent se montrer aussi propices et aussi favorables aux mortels que Trajan l’avoit été. De telles expressions se sentent trop de cette profane jactance des païens, qui, trompés par de certaines ombres plus grandes que les corps, s’efforçoient vainement de les embrasser. Mais ce qui leur échappoit, la vraie religion, la sainte foi du christianisme le saisit, en imprimant dans les âmes la charité ; et c’est qu’on la qualifie de lien de perfection car c’est elle qui lie entre elles toutes les vertus et n’en forme qu’un seul corps. Rien de plus élégant que ce que dit Ménandre de l’amour sensuel, qui n’est qu’une mauvaise imitation de l’amour divin. L’amour, dit-il est un bien plus grand