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de leur naturel : il est des hommes que la nature semble avoir composés et organisés tout exprès pour la servile adulation ; et d’autres qui sont naturellement railleurs et caustiques. En sorte que les uns en louant, et les autres en blâmant, ne font que suivre la pente de leur naturel, s’embarrassant peu de la vérité.

Sophisme.

II. Ce qui est, pour les ennemis mêmes y un sujet d’éloge, est un grand bien ; et ce qui est, pour les amis mêmes, un sujet de critique, est un grand mal.

Ce sophisme paroît s’appuyer sur ce fondement : que ce que nous disons malgré nous et contre notre inclination, semble nous être arraché par la force de la vérité.

Réfutation.

Ce sophisme nous fait illusion, en ce que ces éloges des uns et ces critiques des autres ne sont qu’une ruse. Car nos ennemis nous donnent quelquefois des