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dire autant des observations qu’on trouve dans les lettres des ambassadeurs, sur les conseillers des princes. Ainsi, de tous ces matériaux dont nous tenons de parler, matériaux féconds sans contredit et très abondans, faites un traité bien plein et bien soigné. Or, nous ne voulons pas que ces caractères qui doivent faire partie de la morale, soient des portraits achevés, comme ceux que l’on trouve dans les historiens ou les poëtes, ou dans les entretiens ordinaires ; mais qu’on donne seulement les lignes de ces portraits, leurs contours les plus simples ; lignes qui, mêlées et combinées ensemble, constituent la totalité de chaque effigie : qu’on nous dise d’abord quelles sont ces lignes, en déterminant aussi leur nombre, puis comment elles sont liées et subordonnées les unes aux autres ; afin qu’on puisse faire une savante et exacte anatomie des naturels et des âmes ; que ce qu’il y a de plus secret et de plus caché dans les dispositions des hommes, soit mis dans le plus grand jour, et que