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former, et de régler leur vie entière sur quelque principe fixe ; conduite qui, dans un autre temps, a fait dire à Sénèque : chacun délibère assez sur les parties de la vie ; mais personne n’envisage la somme : et qui pourroit porter à penser que cette partie est superflue ; néanmoins cette négligence des autres ne nous engagera point du tout à la laisser intacte, et nous conclurons plutôt par cet aphorisme d’Hippocrate : lorsqu’un homme, atteint d’une maladie grave, ne sent point de douleurs, sachez que chez lui l’âme même est malade. Ces gens dont nous parlons auraient besoin de remèdes, non-seulement pour guérir leur maladie, mais même pour éveiller en eux le sentiment. Que si l’on nous objectoit que la cure des âmes est l’office de la théologie sacrée, c’est ce dont nous n’avons garde de disconvenir. Cependant qui empêche la théologie de recevoir à son service la philosophie morale, à titre de prudente domestique, de suivante fidèle, et toujours prête à lui obéir au moindre signe ?