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que des gens très versés et très consommés qui se mêlassent de pareils sujets. Car toutes ces laborieuses productions des écrivains spéculatifs sur les matières de pratique, ne sont guère plus estimées des praticiens, que les dissertations de Phormion sur la guerre, ne le furent à Annibal, qui les regardoit comme autant de rêves et de produits du délire. Il n’est qu’un seul défaut inhérent à ceux qui traitent des sujets qui ont trait à leur emploi ou à leur art, c’est qu’ils ne tarissent point sur les éloges qu’ils font de leurs occupations ; ce sont pour eux comme autant de petites Spartes auxquelles ils s’efforcent sans cesse de donner du relief.

Mais en parlant des livres de ce genre ce seroit une sorte de sacrilège que de ne point se rappeler cet excellent ouvrage, fruit des veilles de Votre Majesté, sur les devoirs d’un roi. Cet écrit renferme en lui-même une infinité de trésors, soit visibles soit cachés, de la théologie, de la morale et de la politi-