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n’est pas qu’on l’ait ainsi morcelée ; nous pensons au contraire que ce sujet-là, il vaudroit beaucoup mieux le traiter par parties. Car où est l’homme qui ait assez de pénétration et de confiance en ses propres lumières, pour vouloir et pouvoir discuter et déterminer, avec autant de justesse que de sagacité, les devoirs particuliers et respectifs de chaque ordre et de chaque condition ? Or, les traités qui ne sentent pas l’expérience, et qui ne sont tirés que d’une connoissance générale et purement scholastique sur un tel sujet, manquent de suc et deviennent inutiles. Et quoiqu’assez souvent celui qui regarde le jeu, voie bien des choses qui échappent aux joueurs mêmes, et qu’on rebatte certain proverbe tant soit peu plus impertinent que solide, au sujet de cette censure qu’exerce le vulgaire sur les actions des princes ; savoir : que celui qui est dans la vallée découvre fort bien ce qui se passe sur la montagne ; néanmoins ce qui seroit le plus à souhaiter, ce seroit qu’il n’y eût