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tiennent des vertus de communauté ; néanmoins il y a entre l’un et l’autre cette différence, que, si les hommes attachent tant de prix aux œuvres qui sont le produit du premier, ce n’est pas en tant qu’elles peuvent aider les autres, et les rendre plus heureux ; mais seulement en vue d’eux-mêmes, et en tant qu’elles peuvent servir à leur propre aggrandissement et à augmenter leur propre puissance. C’est ce qu’on voit clairement, lorsque ce bien actif vient donner dans quelque dessein contraire au bien de communauté ; et cette disposition gigantesque de l’ame qui entraîne ces grands perturbateurs du globe, tels que Sylla et une infinité d’autres (quoique dans de moindres proportions), dont le vœu perpétuel est que tous les hommes soient heureux ou malheureux, selon qu’ils leur sont amis ou ennemis, et que le monde entier porte leur image, ce qui est une sorte de théomachie ; cette disposition, dis-je les fait tous aspirer au bien actif individuel, du moins apparent quoique dans la vérité ils s’é-