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du talent qu’elle a de donner une apparence d’honnêteté à la plus mauvaise cause, qu’à la dialectique ; d’enseigner à fabriquer des sophismes. En effet, qui ne sait que la marche des contraires est la même, quoique leurs usages soient bien opposés. De plus, la dialectique ne diffère pas seulement de la rhétorique, en ce que (comme on le dit communement), l’une ressemble au poing et l’autre à la paume de la main ; ce qui signifie que le style de l’une est plus serré, et celui de l’autre, plus développé ; mais beaucoup plus encore, en ce que la dialectique considère la raison dans son état naturel, au lieu que la rhétorique l’envisage telle qu’elle est dans les opinions vulgaires. Ainsi, c’est avec sagesse qu’Aristote place la rhétorique entre la dialectique et la morale, jointe à la politique, attendu qu’elle participe de l’une et de l’autre ; car les preuves et les démonstrations de la dialectique sont communes à tous les hommes, au lieu que les preuves et les moyens de persua-