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Néanmoins, pour revenir aux philosophes, si, avant de s’attacher aux notions populaires et reçues, ils eussent fait une courte pause, pour chercher les racines mêmes du bien et du mal et analyser fibre à fibre ces racines, ils eussent, à mon avis, répandu le plus grand jour sur ce qui eût pu ensuite être l’objet de leurs recherches. Si, avant tout, ils n’eussent pas moins consulté la nature même des choses, que les principes de la morale, ils eussent donné à leurs doctrines plus de précision et de profondeur. Or, comme c’est un point qu’ils ont tout-à-fait omis, ou traité fort confusément, nous le remanierons en peu de mots, tâchant de découvrir et de nettoyer les sources mêmes des vérités morales, avant de passer à la doctrine de la culture de l’âme, que nous regardons comme étant à suppléer. Et le fruit de ces observations que nous allons faire, devra être, si nous ne nous trompons, de donner de nouvelles forces à la doctrine du modèle.