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Certes, si les hommes avoient eu à cœur, non de composer des ouvrages oiseux pour des lecteurs oisifs, mais d’enrichir réellement la vie active et de la pourvoir de moyens, ils n’auroient pas une moins haute idée de cette géorgique de l’âme, que de cette héroïque effigie de la vertu, du bien et de la félicité, dont ils se sont si laborieusement occupés.

Ainsi nous diviserons la morale en deux doctrines principales : l’une, qui traite du modèle ou de l’image du bien ; l’autre, du régime et de la culture de l’âme ; partie que nous désignons aussi par le nom de géorgique de l’âme. La première analyse la nature du bien : la dernière prescrit les règles à suivre pour rendre l’âme capable d’atteindre à ce but.

La doctrine du modèle, c’est-à-dire, celle qui envisage la nature du bien et qui en fait l’analyse, le considère, ou comme absolu, ou comme comparable ; je veux dire qu’elle considère ou ses divers genres, ou ses différens degrés.