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à soutenir les regards d’une nombreuse assemblée. Or, cet exemple, nous le tirerons de Tacite : il s’agit d’un certain Vibulenus, autrefois comédien, et qui servoit alors dans les légions de Pannonie. Cet homme, peu après la mort d’Auguste, avoit excité une sédition ; et Blésus, qui commandoit dans le camp, avoit tait emprisonner quelques-uns des séditieux. Les soldats ayant attaqué la garde rompirent les portes de la prison, et délivrèrent leurs compagnons. Vibulenus, à cette occasion haranguant les soldats, leur parla ainsi « Vous venez de rendre l’air et la lumière à ces compagnons aussi innocens qu’infortunés ; mais qui rendra le jour à mon frère, qui me le rendra à moi, ce frère, député vers vous par l’armée de Germanie, pour conférer avec vous sur nos intérêts communs, et que la nuit dernière il a fait égorger par ses gladiateurs qu’il nourrit et qu’il arme pour la perte des soldats. Réponds, Blésus, où as-tu jeté le cadavre ? Un ennemi même ne