Page:Bacon - Œuvres, tome 3.djvu/118

Cette page n’a pas encore été corrigée

SOUPÇON. XLV.
pour.

La défiance est le nerf de la prudence ; mais le soupçon est un remède pour la goute[1].

Toute fidélité que le soupçon peut ébranler, est justement suspecte. Le soupçon ne la relâche que lorsqu’elle est foible. Est-elle forte, il lui donne encore plus de force.

contre.

Le soupçon absout la mauvaise foi[2].

La maladie du soupçon est une sorte de manie morale.

  1. Il donne plus d’activité que la défiance.
  2. Il doit manquer ici un mot que j’ai suppléé ; le texte dit : suspicio absolvit fidem, mais on ne peut absoudre que ce qui est accusé ou ce qui s’accuse. L’homme soupçonneux, lorsqu’on le trompe, n’essuie que l’injustice qu’il mérite, et à laquelle il s’attendoit, ce qui semble absoudre un peu ceux qui le trompent.