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des apparences, sur des ombres de causes de cette espèce, ne se sont pas attachés à la recherche des causes réelles et vraiment physiques, et cela au grand préjudice des sciences ; car je trouve que cette méprise n’est pas particulière à Platon, qui jette toujours l’ancre sur ce rivage-là ; mais qu’il faut l’imputer aussi à Aristote, à Galien, et à quelques autres qui donnent à chaque instant sur ces bas-fonds. En effet, si, pour expliquer certaines dispositions et conformations du corps humain, l’on disoit : que les paupières, avec les poils qui les couvrent, sont comme une haie, comme un rempart pour les yeux ; ou que la fermeté de la peau, dans les animaux, a pour but de les garantir du chaud et du froid ; ou que les os sont comme autant de colonnes ou de poutres que la nature a élevées pour servir d’appui à l’édifice du corps humain ; ou encore que les arbres poussent des feuilles afin d’avoir moins à souffrir de la part du soleil ou des vents ; que les nuages se