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les formes des choses ne comparoîtront. Or, la véritable source de ce mal et de tous les autres, c’est que les hommes éloignent trop et trop tôt leurs pensées de l’expérience et des choses particulières, pour se livrer totalement à leurs méditations et à leurs raisonnemens.

Cette partie de la métaphysique, que je range parmi les choses à suppléer, est d’une éminente utilité et cela par deux raisons : l’une, est que l’office et la vertu propre des sciences est d’abréger les détours et les longueurs de l’expérience (autant toutefois que le permet la vérité), et est par conséquent de remédier à cet ancien sujet de plainte, savoir, la courte durée de la vie et les longueurs de l’art. Or, le meilleur moyen pour arriver à ce but, c’est de lier ensemble et d’unir étroitement les axiomes des sciences, pour les convertir en axiomes plus généraux, et qui s’appliquent à tous les sujets individuels. Car les sciences sont comme autant de pyramides dont l’histoire et l’expérience sont l’unique base ;