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philosophie. Par théologie, on entend ici la théologie inspirée ou sacrée, et non, la théologie naturelle dont nous parlerons dans un moment. Mais quant à la première, je veux dire celle qui est inspirée, nous la réservons pour la fin de cet ouvrage et c’est par elle que nous le terminerons ; vu qu’elle est comme le port et le lieu de repos de toutes les spéculations humaines.

La philosophie a trois objets : Dieu, la nature et l’homme. Et les rayons par lesquels les choses nous éclairent, sont aussi de trois espèces. La nature frappe l’entendement par un rayon direct. La divinité, à cause de l’inégalité du milieu (je veux dire, des créatures), le frappe par un rayon réfracté. Enfin, l’homme, montré et présenté à lui-même, le frappe par un rayon réfléchi. Il convient donc de diviser la philosophie en trois doctrines ; savoir : doctrine sur Dieu, doctrine sur la nature, doctrine sur l’homme. Or, comme les divisions des sciences ne ressemblent nullement à des