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genre de doctrine qui sans contredit ne manque pas de douceur et de variété, et qui veut paroître avoir je ne sais quoi de divin ; prérogative que les songes lui disputent. Mais il est temps que je m’éveille et que je m’élève de terre, en sillonnant le liquide éther de la philosophie et des sciences.

La science est semblable aux eaux. Or, de ces eaux, les unes viennent du ciel ; les autres jaillissent de la terre. La première distribution des sciences doit aussi se tirer de leurs sources. De ces sources, les unes sont situées dans la région supérieure ; et les autres, ici-bas. Car toute science se compose de deux sortes de connoissances : l’une est inspirée par la divinité ; l’autre tire son origine des sens. Quant à cette science qu’on répand dans les esprits par l’enseignement, elle est acquise, et non originelle. Et il en est de même des eaux, qui, outre leurs sources primitives, s’enflent de tous les ruisseaux qu’elles reçoivent. Nous diviserons donc la science en théologie et