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Ces prédictions pourraient, quoiqu’avec moins de certitude, être poussées jus-

    donne aux différentes phases ou situations de la lune) répondent toujours de grands changemens, de grandes perturbations dans l’atmosphère ou à la surface du globe ; telles que de grands orages, de grandes chaleurs, de grandes gelées, des inondations, des éruptions de volcans, etc. Or, personne ne doute qu’un grand changement dans la constitution de l’atmosphère n’en produise un autre dans la constitution physique des animaux, et principalement dans celle des hommes ; on doute encore moins qu’un grand changement dans cette constitution physique n’en puisse produire un proportionnel dans la disposition morale ; et si ce dernier changement se combine avec les circonstances favorables à une révolution politique, cette révolution aura lieu ; non que la cause physique en soit la cause unique et immédiate ; mais en tant qu’elle en est une cause simplement concourante et éloignée. Par exemple, une grande sécheresse qui amène une famine, pourra donner à un peuple, pour secouer le joug, un courage de mauvaise humeur, qu’il n’eût pas eu sans la disette, et amener ainsi une révolution préparée d’ailleurs par un mécontentement universel : on en peut dire autant d’un hiver très rude, et tel que celui qui précéda la nôtre.