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DE LA DIGNITÉ ET ACCROIS.

l’on compare les meilleures règles aux miroirs de métal, où, à la vérité, l’on voit les images mais seulement après qu’ils ont reçu le poli. C’est ainsi qu’enfin les règles et les préceptes deviennent utiles, lorsqu’ils ont été sous la lime de l’exercice. Que si pourtant l’on pouvoit, dès le commencement en les polissant suffisamment, leur donner une certaine netteté, une limpidité en quelque manière crystalline, ce seroit ce qu’on pourroit faire de mieux, vu qu’alors on n’auroit pas besoin d’un exercice si assidu. Voilà donc ce que nous avions à dire sur la science de la méthode, que nous avons désignée par le nom de prudence de la traditive ; mais ce qu’il ne faut pas oublier ici, c’est que certains personnages, qui avoient plus d’enflure que de véritable science, ont pris bien de la peine pour nous procurer une méthode qui ne mérite certainement pas ce nom, et qu’on doit plutôt regarder comme une imposture méthodique ; méthode qui ne laisse pas d’être du goût de certaines gens, qui