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DES SCIENCES, L. VI. CH. I.

quelque chose à faire à l’exercice et à la pratique et il nous faut tâcher d’éviter l’excès où a donné Antonin le pieux ; de peur d’être comme lui de ces gens qui coupent en quatre un grain de millet, et de multiplier minutieusement les divisions. Ainsi il est bon de savoir comment nous nous gouvernons nous-mêmes sur ce point. Car nous voyons que les principes trop généraux, si l’on n’en tire des conséquences, donnent peu de lumières, et qu’elles ont plutôt l’inconvénient d’exposer les sciences au mépris des praticiens, attendu que ces généralités ne servent pas plus dans la pratique, que la chorographie universelle d’Ortétius ne sert pour montrer le chemin de Londres à York[1]. C’est avec assez de justesse que

  1. Seules, elles sont inutiles dans la pratique mais réunies avec les propositions particulières, elles deviennent utiles en aidant à y mettre de l’ordre ; car c’est moins par le défaut de connoissances que nous sommet ignorans, que par le défaut d’ordre.