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DE LA DIGNITÉ ET ACCROIS.

relevé, et qu’elle ne renfermoit que les préceptes à suivre, pour acquérir une diction correcte et châtiée ; une diction qui ne s’écartât jamais du meilleur usage, et qui n’eût aucune teinte d’affectation[1]. Néanmoins, en partant de cette idée même, nous avons embrassé par notre pensée le projet d’une sorte de grammaire philosophique, où l’on observeroit avec soin, non l’analogie des mots entr’eux, mais l’analogie qui règne entre les mots et les choses, ou la raison ; en-deçà toutefois des limites de cette herménie qui est subordonnée à la logique. Nul doute que les mots ne soient des vestiges de la raison. Or, les traces

  1. Il n’est guère probable qu’un homme qui avoit des vues si élevées, se soit amusé à composer une grammaire proprement dite ; ni qu’un homme qui avait si peu de loisir, en ait pu composer une philosophique ; mais ce qui est beaucoup plus vraisemblable c’est que cette grammaire étoit rhétorique, c’est-à-dire qu’il y enseignoit l’art de gouverner les hommes par les mots ; art qu’il possédoit si bien !