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DES SCIENCES, L. VI. CH. I.

nombre de ces notions, qui différent tout-à-fait par le langage, mais qui s’ac-

    idées des sons aux idées des figures. Ainsi, dans la langue chinoise comme dans la nôtre, les idées des signes figurés réveillent les idées des signes sonores, et ces dernières réveillent les idées des choses, de leurs relations et de leurs combinaisons. Quand on supposerait même qu’outre l’écriture vulgaire ayant la même destination que la nôtre, les Chinois auroient inventé une sorte d’écriture hiéroglyphique, destinée à représenter immédiatement les idées des choses ; chacun de ces caractères, en dépit d’eux, réveilleroit l’idée du signe sonore qui lui correspondroit ; et celui-ci, l’idée de la chose indiquée par le signe figuré.

    Ainsi Bacon n’a pas saisi la vraie différence entre l’écriture chinoise et la nôtre ; différence qui consiste en ce que nos mots écrits sont formés de vingt-trois lettres seulement et diversifiés par le nombre et la situation de ces lettres au lieu que les élémens de leur écriture, qui sont beaucoup plus composés que nos lettres, sont innombrables comme nos mots. À proprement parler l’alphabet chinois n’est qu’un alphabet ordinaire qui a un grand nombre de lettres, mais qui pourroit être simplifié puisque ces caractères différens quant à leur tout, ayant beaucoup d’élémens communs,