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faire un grand nom et un grand nombre de partisans, cette conduite étoit très bien appropriée à son dessein. Car il en est de la vérité philosophique à établir ou à recevoir, comme de la vérité divine. Je suis venu au nom de mon père, et vous ne me recevez point ; mais si quelqu’autre vient en son propre nom, celui-là vous le recevrez. Ainsi, de ce céleste aphorisme, si nous tournons nos regards vers celui qu’il désigne principalement, savoir vers l’Antéchrist le plus grand imposteur de tous les siècles, nous sommes en droit de conclure cela même, que venir en son propre nom, sans aucun égard pour l’antiquité, et, s’il est permis de s’exprimer ainsi sans respect pour la paternité, cette marche est de mauvais augure pour la découverte de la vérité, quoiqu’elle soit le plus souvent accompagnée du succès exprimé par ces mots vous le recevrez. Au reste, au sujet de cet Aristote, si grand et si admirable par la pénétration de son génie, je n’aurois pas de peine à croire que cette ambition