Page:Bacon - Œuvres, tome 2.djvu/344

Cette page n’a pas encore été corrigée
338
DE LA DIGNITÉ ET ACCROIS.

que de se piquer de posséder un esprit vif et précoce, si cet esprit n’est en même temps enrichi de connoissances variées, et doué d’une certaine solidité ; la peine et le soin qu’on se donne pour rassembler des lieux communs, nous paroît être de la plus grande utilité, et propre pour donner aux études de la fermeté, attendu qu’ils fournissent des matériaux pour l’invention, et qu’ils aiguisent le jugement, en le faisant concourir en un seul point. Mais il faut convenir que parmi les méthodes et les systèmes de lieux communs que nous avons pu rencontrer jusqu’ici, nous n’en trouvons point qui soient de quelque prix ; vu qu’à en juger par les titres, ils sentent plus l’école que le monde, n’employant que des divisions banales et pédantesques, et non de ces divisions qui pénètrent, en quelque manière que ce soit, dans l’intérieur dans la moële même des choses.

Quant à la mémoire même, les recherches qu’on fait sur ce sujet, ont je ne sais quoi de mou et de languissant. Ce