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viserons l’art de juger en analytique et doctrine des réfutations : l’analytique montre la vérité ; la dernière préserve de l’erreur. L’analytique est celle qui montre les vraies formes sur lesquelles il faut se régler pour tirer des conséquences bien justes ; formes telles que, si quelqu’un s’en écarte, on aperçoit par cela même le vice de sa conclusion. Or, cela même renferme quelque sorte de critique ou de réfutation ; car la ligne droite, comme on dit, est juge d’elle-même et de la ligne courbe. Mais il est plus sûr d’employer les réfutations ; ce sont comme autant d’avertissemens à l’aide desquels on découvre plus aisément les prestiges, qui, sans ce secours, pourroient enlacer le jugement. Or, nous ne trouvons pas qu’il manque rien dans cette analytique : elle nous paroit bien plutôt être surchargée de superfluités, qu’avoir besoin d’additions.

Quant à la doctrine des réfutations, nous croyons la devoir diviser en trois parties ; savoir : réfutation des sophis-