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DE LA DIGNITÉ ET ACCROIS.

tel est le nom que nous pouvons lui donner), c’est ce qu’aucun mortel n’a encore tenté. Or, il est vraisemblable que si la chaleur, une fois emprisonnée dans les limites d’un corps, étoit à même d’exercer toute sa force altérante, et de jouer tout son jeu, comme alors il n’y auroit aucune déperdition de substance, aucun dégagement de parties volatiles, alors enfin tenant ce protée de la matière pour ainsi dire enchaîné, garotté, on le forceroit à se transformer d’une infinité de manières : pourvu toutefois qu’on eût soin de tempérer la chaleur, en l’augmentant et l’affoiblissant tour-à-tour, pour prévenir la rupture des vaisseaux ; car ce seroit là une sorte de matrice semblable aux matrices naturelles, où la chaleur exerceroit son action sans émission ni séparation de substance, si ce n’est que dans la matrice animale il y a de plus l’alimentation ; mais quant à la

    lissent et les os, par exemple, y forment une espèce de gelée.